Méditation
N’avez-vous jamais entendu autour de vous des personnes dire (avec un peu de dédain) : « la religion ? c’est pour les faibles. La foi ? pour les petits, les femmes et les enfants » ? Nietzsche, le fameux philosophe s’en était fait un fonds de commerce et forts nombreux sont aujourd’hui ceux qui affirment de même…
Bon… ce soir, ici, à il faut bien le dire, quand on lit les paroles de la cantate (qui est une prédication de théologiens de l’époque), on peut avoir l’impression que la religion, la foi, la piété n’existent que comme soutien. Que la religion, la foi la piété ne sont qu’une gigantesque entreprise de réassurance face aux difficultés de l’existence… Les paroles proclament la grandeur de Dieu et demandent son secours dans la détresse.
A décharge, si on peut dire, il faut tenir compte du fait que la vie au XVIIIe n’était pas une partie de plaisir. Et on sait même que Bach a eu passablement à subir et à souffrir de tous les côtés… La vie des siècles d’avant pas plus facile et pas opus facile non plus celles des siècles d’après !
Et de nos jours ?
Pas si facile que cela la vie. Un virus, une pandémie, et tout s’arrête, une guerre tout près de nous à l’évolution incertaine. Ou à l’échelle individuelle : un accident, un vilain diagnostique un divorce et patatras, tout est par terre…
Bien qu’on rechigne à l’accepter, un tant soit peu de réalisme nous contraint à nous rendre compte qu’en vérité, c’est vrai… nous sommes fragiles et faibles…
Mais alors si la religion est faite pour les faibles… comme le dit Nietzsche, elle est donc faite pour nous ?
Et la faiblesse, au lieu de nous écraser devient la condition pour se relever.
Au lieu de fuir la faiblesse et la fragilité et de la dédaigner, peut-être s’agirait-il de l’investir, d’en retirer force et vie ? C’est un vrai trésor ! C’est en tous cas comme cela que l’envisage Alexandre Jollien dans son « Eloge de la faiblesse ». La faiblesse est la condition d’un progrès, d’un changement. Elle est brisure de quelque chose d’opaque par laquelle peut entrer la lumière…
Dans la faiblesse, c’est bien connu, on a besoin de soutien et de courage, et pour cela on a besoin de mots. De mots à mettre sur nos maux… on a besoin d’images, de musique pour exprimer nos états d’âme, nos tristesses, nos révoltes. On a besoin de sens, de savoir si cela a un sens.
Tout cela, le trésor culturel de la religion nous le propose, nous le donne si on le prend.
Et ce soir on est comblés. On vit, on expérimente, ce qui est chanté et joué.
Et c’est très riche, passablement de thèmes spirituels sont abordé, et certains avec étonnante modernité… A découvrir chez soi… et un petit rappel : « Jésus, dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades ». Luc 5, 31