Méditation   

Que ma joie demeure !

Existe-t-il une phrase, une expression, un cri qui exprime mieux ce désir, ce besoin fondamental, cette attente profonde de toute femme de tout homme sur la terre depuis que le monde est monde ? ce désir de bonheur ? le désir d’être heureux

Pas sûr.

Que ma joie demeure !

Que je sois heureux. Que je puisse m’installer dans la quiétude. Que ces heures de lumière que je vis parfois puissent devenir la norme. Le fond. La base. Le soutien.

La joie, je connais, je la vis parfois, mais qu’elle demeure, qu’elle perdure, c’est une autre histoire.

On le sait bien, les moments de félicité filent, ils passent comme un souffle. On voudrait les bloquer, les retenir. « O temps suspend ton vol ! »-à Alors que les temps d’épreuves semblent interminables… et ne finissent pas.

Et c’est justement de sortir de cette difficulté qu’il est question dans cette phrase si courte et pourtant si dense :  « Que ma joie demeure ».

Mais comment faire puisque c’est précisément le problème ? (que de ne pas y parvenir)

Notre cantate nous ouvre une piste :

Elle ne dit pas seulement « que ma joie demeure ». Elle dit « Jésus, que ma joie demeure ». Excusez-moi d’être un peu école du dimanche, d’être un peu piétiste, mais taire cela c’est passer à côté d’une possibilité de faire que la joie demeure. Invoquer le Nom, pouvoir faire appel à plus grand, à plus haut que nous, Jésus, Yeshouah, Dieu sauve… C’est bien ce que dit la cantate, et elle déploie cette possibilité de salut. Elle proclame

Jésus le réconfort et la sève de mon cœur
Jésus qui réduit tout chagrin,
Il est la force de ma vie,
Le délice et le soleil de mes yeux,
Le trésor et la félicité de mon âme ;
Donc je ne laisserai pas Jésus
Loin de mon cœur et de ma vue.

Ce sont là les paroles de notre choral, elles expriment le sens, mais la cantate fait beaucoup plus que cela. Non seulement elle dit, annonce cet aspect du message chrétien, mais elle le fait vivre, nous donne de le ressentir, l’intérioriser au de la des mots.

Le choral commence en effet par la joie. Ses toutes premières notes (ce qui apparait immédiatement) sont l’illustration même de la joie.

Légère, sautillante, aérienne. Ces notes ouvrent le choral, comme la grâce même (cadeau divin) qui précède la réalité humaine. Ca c’est ce qu’on entend immédiatement, ce qu’on retient, mais déjà -plus en arrière fond- arrivent des notes plus graves, plus basses qui expriment déjà une réalité humaine moins sautillante plus calme, voire plus difficile…

Réalité humaine qui peut exprimer les difficultés (lourdeurs) de l’existence, toujours déjà présentes… Notes basses et profondes (le problème est pris en compte), mais on n’en reste pas là. En effet, après quelques mesures, interviennent les paroles proprement dites du choral. Elles, expriment la foi, la confiance, l’assurance profonde du poète. Des mots. Il met des mots qui vont produire un effet pacifiant, rassurant, apaisant.

Mettre des mots d’espérance sur les maux de la dure réalité, voilà le rôle de la spiritualité, voilà le rôle de la foi (qui veut dire confiance, on l’oublie parfois).

Jésus le réconfort et la sève de mon cœur
Jésus qui réduit tout chagrin,
force de ma vie,
délice et le soleil de mes yeux,
trésor et la félicité de mon âme ;

On voit l’attente immense du poète.
On voit son désir profond de s’attacher à ce Jésus qui lui apporte tout cela. Qui fait demeurer sa joie. Il l’exprime dans les derniers mots

Donc je ne laisserai pas Jésus
Loin de mon cœur et de ma vue.

Et ces dernières paroles nous permettent de décoller, de franchir une étape spirituelle de plus. En effet, s’il est possible de traduire  « Jesus bleibet meine Freude », par la belle formule : « Jésus que ma joie demeure », il est aussi possible de traduire : Que Jésus demeure ma joie… C’est même plus proche du texte…

Et là, on monte un niveau en dessus, si j’ose dire, et on dépose Dieu lui-même la source de la joie…

Chers amis,
Que cette joie, dont on a des prémisses, devienne la petite musique du fond de notre âme. Qu’elle nous fasse demeurer en lui. Dans la paix, dans la joie, dans l’amour…
Cette paix, cette joie, cet amour, dont on a tant besoin en ces temps incertains. Nous bien sûr, ici, mais tellement de gens sur la planète en ces temps troublés et difficiles… que cette paix, cette joie, cet amour soit et DEMEURE avec vous.

 

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