Texte méditatif
Un écran de télévision,
Si on se place devant, c’est très simple.
Un écran. Une image.
Quoi de plus simple qu’une image ?
Un enfant la comprend.
Mais si on retourne l’appareil
Plus encore, si on l’ouvre
Alors tout change : on y trouve des cristaux liquides, des photons, des polariseurs, des leds, des filtres, etc…
Qui pourrait penser qu’il faut tout cela
Pour fabriquer une image lumineuse toute simple
Celle que l’on voit de l’autre côté ?
Toute réalité a toujours deux aspects.
La vie aussi.
D’une part, on pressent que la vie, ça devrait être quelque chose de très simple,
quelque chose d’harmonieux,
quelque chose de beau,
quelque chose qui devrait pouvoir s’exprimer en un mot
Peut-être le mot amour
ET d’autre part, à voir les problèmes,
Les souffrances, les tensions, les rognes, les grognes, les larmes dans lesquelles nous vivons,
On se dit qu’on a plutôt la tête dans l’arrière de l’écran.
Mais Jésus nous l’a promis :
Quand nous aurons changé de côté,
Un jour nous verrons l’image !
Lecture biblique : Actes 1, 3-14
Méditation
La résurrection du Christ est le point déterminant, essentiel des Evangiles. Là-dessus, tout le monde est d’accord. Et par conséquent, la résurrection est le point déterminant, essentiel de la foi chrétienne. Le problème c’est que nous ne sommes pas toujours très à l’aise avec cette notion de résurrection. Et le fait qu’elle soit présentée comme un point central de la foi n’y change pas grand-chose. L’Apôtre Paul a beau écrire : « Si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est alors vaine, et votre foi aussi est vaine ! » (1 Cor. 15:14)
Nous sommes souvent pleins de bonne volonté, nous voudrions vraiment croire à cette résurrection, mais nous nous nous retrouvons souvent avec plus de questions que de réponses
Cela dit, nous ne sommes pas les premiers à avoir des doutes. La preuve, c’est que dans la toute dernière rencontre dans l’Evangile de Matthieu, l’Evangéliste écrit :
Les onze disciples vont en Galilée,
sur la montagne que Jésus leur a désignée.
Quand ils le voient, ils l’adorent.
Mais ils ont des doutes.
Certaines versions « corrigent » pudiquement le « ils ont des doutes » en traduisant « certains ont des doutes », mais c’est pourtant bien ce qui est écrit et si les apôtres du Christ (!) ont des doutes, nous avons bien le droit d’avoir ce doute des apôtres, nous aussi, ce doute qui n’est pas un rejet, mais qui est une interrogation, ou une liberté d’appropriation.
Mais au fond, quand on dit « résurrection du Christ », on dit quoi ?
Certaines considèrent que Jésus est revenu dans son corps, en chair et en os pendant 40 jours. D’autres personnes pensent que depuis sa mort en croix et sa résurrection, Jésus vit dans nos cœurs, que c’est son message de foi d’espérance et d’amour vit en nous. Chacun a le droit d’avoir son opinion personnelle, bien sûr. Mais ce qui est étonnant, c’est que les textes des Evangiles tiennent les deux discours à la fois.
Le Christ ressuscité y est présenté à la fois comme très corporel, mangeant des poissons sur la plage avec ses disciples et acceptant d’être touché par Thomas (dans l’Evangile de Jean), et en même temps, nous voyons dans ces récits que ses disciples ont du mal à reconnaître Jésus (Ex : les disciples d’Emmaüs) qu’il passe à travers les portes fermées et qu’il disparaît en un clin d’œil.
Le récit de l’Ascension est peut-être fait pour réunir ces deux groupes de croyants. Après l’Ascension nous sommes tous à la même enseigne. Les cartes sont redistribuées. L’Ascension, c’est bien plus qu’un décollage à la verticale ou une vision renouvelée des orteils de Jésus. A l’Ascension, Dieu nous dit :
Maintenant, c’est à vous de parler, d’aimer ce monde, d’avoir de bon projets, d’aller chercher la brebis perdue, c’est à vous d’accueillir le fils prodigue,
c’est à vous de faire corps ensemble.
MAIS pour cela, il faut d’abord que vous fassiez un deuil.
Non pas le deuil de la présence de Jésus, en chair et en os, mais le deuil d’une espérance … ou plutôt d’une fausse espérance. En effet, les disciples ont beau avoir vécu avec Jésus plusieurs années, ils ont encore une espérance qui ne correspond pas véritablement à ce que Jésus est venu annoncer.
C’est exactement ce dont parlent les deux disciples d’Emmaüs quand ils disent : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël» (luc 24 :21). C’est également ce que disent les apôtres à l’Ascension : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ?»
Tous, ils attendent que Jésus arrange les affaires du monde,
Qu’il y mette plus de justice, plus de paix, qu’il mette du pain sur leur table, de la chance dans leur vie, qu’il leur accorde de bonnes récoltes, qu’il les préserve des voleurs, et les comble d’amis fidèles…
Le problème, c’est que ça ne marche pas comme ça. Dieu ne va pas faire pleuvoir des pains sur la table des pauvres, Dieu ne fera pas tomber de la pluie sur les terres asséchées, Dieu ne fera pas tout seul la paix entre les hommes
À l’Ascension, Christ nous appelle à devenir adultes, et à la Pentecôte il nous accorde une aide, un « avocat », un soutien pour le devenir : l’Esprit Saint.
Vous recevrez une puissance,
le Saint-Esprit survenant sur vous,
et vous serez mes témoins. (Actes 1:8)
Le Saint-Esprit – ou pour parler autrement, la puissance de changement qu’est Dieu – nous donnera des yeux pour voir, des oreilles pour entendre notre monde.
Notre prière sera donc une prière qui nous rendra collectivement et personnellement plus humain. Pour que nous soyons plus aimants, plus clairvoyants, plus habiles et plus enthousiastes pour prendre notre part dans le salut du monde…
L’Ascension nous invite à convertir notre espérance,
A en faire une espérance d’adulte
Amen
Texte méditatif
L’Ascension,
C’est le temps de la séparation.
Désormais les apôtres,
Cette petite poignée d’hommes,
Vont inaugurer le temps de l’absence.
Au moment de partir
Jésus ne laisse aucune consigne pratique
Concernant l’organisation de l’Eglise.
Il ne donne son sentiment
Ni sur la formation des prêtres ou des pasteurs
Ni sur l’organisation de la paroisse
Ni sur les évènements à imaginer,
Il ne dit qu’une chose :
Vous recevrez l’esprit saint et
Vous serez mes témoins.
L’absence est toujours un temps difficile.
Le temps des questions, des incertitudes.
Le départ de Jésus n’est pas un divorce
Mais une promesse.
Etre témoin, c’est annoncer le royaume.
Annoncer un passage là où de générations
En générations, on croyait qu’il y avait un mur.